L'accord des participes passés et autres fautes de Français à éviter (Fle B1)

Publié le 3 Mai 2010

   

Quand j'étais petite, j'adorais lire et ma matière préférée à l'école était, bien sûr, le français. Enfant ou adolescente, je me demandais pourquoi nous perdions notre temps à étudier les théorèmes de Pythagore ou les racines carrées quand nous avions tant de magnifiques romans à lire.

Je lisais tous les livres que mes professeurs recommandaient. J'attendais mes vacances avec impatience, non pas pour regarder la télé ou dormir jusqu'à midi, mais pour lire, lire, lire. Je lisais parfois toute la nuit ; impossible de fermer le livre quand le personnage est en telle difficulté ! Mon père venait me gronder (tell off) et pour éteindre la lumière. Alors je lisais en cachette (=hiding), sous les draps avec ma lampe de poche.

J'adorais les mots, les personnages, les aventures et les époques (=periods of time).

 

Mais il y avait une chose que je détestais en classe de français. Ou plutôt deux ; la grammaire et la conjugaison. Je ne comprenais rien ou plutôt je trouvais les noms tellement moches que je ne voulais pas les entendre ; proposition relative ou subordonnée, adjectif épithète, attribut du sujet, plus-que-parfait ou conditionnel passé. Et mes professeurs nous parlaient sans cesse de Flaubert, le seul auteur que je n'ai jamais réussi à finir tellement je m'ennuyais, tellement j'avais l'impression de lire un livre de grammaire. "Admirez l'utilisation de l'imparfait dans cette phrase !" nous disait notre professeur. Et pendant qu'il nous parlait de Flaubert, sous ma table de classe, je lisais Zola ou Alexandre Dumas.

Les années ont passé et je suis devenue professeur de Français. Je n'enseigne pas la littérature ni les adjectifs épithètes. Non, j'enseigne aux étrangers qui aiment mon pays et sa culture. Pendant les classes, nous parlons un peu de grammaire et beaucoup de tourisme, de gastronomie, de films. Mais pour devenir professeur, j'ai du ouvrir mon bescherelle et étudier mes verbes. Conditionnel présent ou subjonctif passé et accord des participes n'ont plus de secrets pour moi. J'ai de la chance ; parce que j'ai beaucoup lu pendant mon enfance, la plupart des choses sont instinctives. Je me souviens de mes amis qui ne comprenaient pas la différence entre "ces" et "ses" ou qui écrivaient "j'ai manger" sans comprendre l'horreur de la faute pour les amoureux de la langue française.

Aujourd'hui, j'enseigne cette grammaire difficile à mes étudiants mais je leur répète toujours ; "ne faites pas attention aux exceptions ; les français eux-mêmes ne les respectent pas". Et, soulagés, mes étudiants referment le livre des accords des participes passés.

 

Le Français, c'est difficile ? Peut-être. Mais il y a des erreurs que je ne pardonne pas. Je lis des emails de mes amis français et parfois, je dois vous le dire, je m'étrangle devant mon écran d'ordinateur. Mes chers amis -secrétaires, instituteurs, journalistes ou diplomés de grandes écoles- s'il vous plaît, respectez la langue de Molière !

 

Je répète souvent mais rien n'y fait et je vois ces erreurs d'email en email. "L'ordinateur corrige mes erreurs" me disent certains amis. Oui, mais pas les participes passés.

Voyons voir, ce n'est pas si compliqué, sinon on ne nous l'apprendrait pas à l'âge de 7 ans.

Alors, ressortez vos cahiers d'écoliers s'il vous plait et notez ;

 

 

1. Il n'y a pas de S à la deuxième personne du singulier à l'impératif pour les verbes en ER.

Mon dieu, qu'est-ce que ça veut dire ??

Ca veut dire qu'on écrit "téléphone-moi, appelle-moi, va voir, regarde ça!" Pas de S avec Tu à l'impératif, s'il vous plaît.

 

 

2. Pas de S au futur simple à la première personne du singulier.

Je serai, j'irai, je verrai ; c'est du futur. Si vous écrivez "je serais" ça devient du conditionnel.

Je vois cette erreur tous les jours ! Argh !

 

 

 

 

  3. L'accord des participes. Ok, c'est embêtant. Mais souvenez-vous de la règle apprise à l'école ; "On n'accorde pas le participe passé avec l'auxiliaire "avoir" excepté quand le complément d'objet direct est avant l'auxiliaire".

Mon dieu, j'ai appris cette phrase indigeste. Mais qu'est-ce que ça veut dire?

Observez.

J'ai lu deux livres.

Je les ai lus.

Les livres que j'ai lus.

 

Attention !

J'ai appelé Emilie.

Je l'ai appelée. (=direct)

J'ai téléphoné à Emilie.

Je lui ai téléphoné. (=indirect)

 

Je me suis coupée (une femme parle).

Je me suis coupé la jambe.

Je me la suis coupée.

 

Bon, si vous n'êtes pas des spécialistes des participes passés ce n'est pas grave.

Mais pensez à l'impératif et au futur s'il vous plait!

 

Rédigé par frenchteacher

Publié dans #GRAMMAIRE-VOCABULAIRE

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